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page290 - bibliographie

p.290-Bibliographie

Visages de sages-femmes

 

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COULON ARPIN M. : La Maternité et les sages-femmes

Tome 1 : Préhistoire et monde antique

Tome 2: Les Sages-femmes en France. Éd. Da Costa, Paris. EHI!.ENREICH B., ENGLISH D. : Sorcières, Sages-femmes, Infirmières. Ed. du Remue-ménage, Montréal, Québec.

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La sage-femme et la stérilité

 

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dans Revue de médecine psychosomatique, 1985, 1.

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FONTY B.: Bonjour l'aurore! Chemins de la mise au monde. Éd. Joseph Clims, Paris, 1986.

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LEBRUN J.P.: «L'enfant de la science est-il toujours voulu des dieux? ", dans Bioéthique, Politique de santé et Droits de l'homme, Actes du colloque, Cédif, Bruxelles, 199.

MARCHAL P. : «Du corps en manque au corps en échange", in La Prothèse, Scalène 3, septembre 1985. PONTALIS J.B. : Perdre de vue, Gallimard, NRF, Paris, 1988. RAIMBAULT G. : Cliniquè du Réel. La psychanalyse et les frontières du médical, Le Seuil, Paris, 1982.

RAJCHMAN J. : Le Savoir-faire avec l'inconscient. Éthique et psychanalyse, William Blote et Co Édit., Bordeaux, 1986.

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Et quand la naissance n'est pas heureuse

 

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La sage-femme et le diagnostic anténatal

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Sida mère/enfant/père

 

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COULON-ANPIN M. : La Maternité et les Sages-femmes de la préhistoire au xx" siècle, tome 1. Éd. Roger Dacosta. PHILIBERT M. : La Naissance des Symboles, Éd. Dangles, 1991. BERREBI A., PUEL J., TRICOIRE J., PONTONNIER G. : HIV infection in Mother and Child, Collège national des gynécologues et obstétriciens français, Association pour la recherche et la transmission des virus HIV chez la mère et l'enfant. Éd. Privat, Toulouse, 1988. BLANC B. : Infections à VIH et reproduction, Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Éd. Arnette, Paris, 1991.

 

« y a-t-il une sage-femme dans la salle? »

 

PORRET D. : «Belgique: sages-femmes en péril », Dossier de l'obstétrique, n° 180, janvier 1991.

DELALIEUX E. : « L'accoucheuse belge. Formation: réalités et perspectives >', Dossier de l'obstétrique, n° 180, janvier 1991

Cours de législation, Élèves accoucheuses, 4 e année, 1990-1991. Quelle formation initiale et continue pour les sages-femmes d'Europe?

CLAESSENS M. : « Aux frontières de la technique et de la vie », dans La Libre Belgique, 23 mai 1991.

MEES M.: Conférence à la journée d'étude pour accoucheuses, le 30 mars 1990, à Ostende.

Directive 80/154/CEE du Conseil, du 21 janvier 1980, visant à la reconnaissance mutuelle des diplômes, certificats et autres titres de sage--femme et comportant des mesures destinées à faciliter l'exercice effectif du droit d'établissement et de libre prestation de services, in Journal officiel des Communautés L33 (23e année), Il février 1980.

Directive 80/155/CEE du Conseil, du 21 janvier 1980, visant à la coordination des dispositions législatives, réglementaires et administratives concernant l'accès aux activités de la sage-femme et l'exercice de celles-ci.

Comité consultatif pour la formation des sages-femmes. Troisième rapport sur la formation des sages-femmes. 19/20 septembre 1989, dans Commission des Communautés européennes, 23 février 1990. A.R. relatif à l'exercice de la profession d'accoucheuse du 1er février 1991, dans Le Moniteur belge, 06.04.1991.

 

La sage-femme libérale européenne en l'an 2000

 

BERG D. : «Schlusz mit der Hausgeburt! », éditorial Sexualmedizin,6, 1990.

BERG D. : « Stellungsnahme der Deutschen Gesellschaft für Gynakologie und Geburtshilfe zur Hausgeburtshilfe », lettre à : Zustandigen Ministerien des Bundes und Lander, 10 mai 1990.

BERcHs G. : De normale zwangerschap - bevalling en beleid, thèse de doctorat, Dijkhuizen Van Zanten, Groningen, 1988.

DAMSTRA-WIJMENGA S.M.T.: Veilig bevallen, monographie, Groningen, 1982.

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ESKES M. : Het Wormerveer Onderzoek, thèse de doctorat, Heynis en Schipper, Zaandijk, 1989.

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KLINKERT J.J. : Verloskundigen en artsen, thèse de doctorat, Stafleu's

Wetenschappelijke uitgeversmaatschappij B.V., Alphen aan den Rijn/Bruxelles, 1980.

KLOOSTERMAN G.J.: «De vroedvrouw, haar taak en haar verantwoordelijkheid in een technologische wereld », discours, 16e Congrès mondial de sages-femmes à Washington.

KLOOSTERMAN G.J. : De voortplanting van de mens, Centen, Bussum, 1974. _

KLOOSTERMAN G.J.: Verloskundige Indicatielijst, Ziekenfondsraad, Amstelveen, 1987.

PHAFF J.M.L. : Midwives in Europe, Report European Public Health Committee, Strasbourg, 1975.

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VAN REES S. : Baren, (ou Enfanter en français) Stichting Lichaamstaal, SCheyvenhofweg 12, 6092 NK Leveroy, Pays-Bas.

 


08/02/2013
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programme du congrès euroopéen de sages-femmes à Bruxelles 1991

PROGRAMME DU CONGRES EUROPEEN DE BRUXELLES,31 mai-1er juin 1991


LE GRAND RENDEZ-VOUS EUROPEEN DES SAGES-FEMMES
POUR REUSSIR LES NAISSANCES 
ET DONNER A LA VIE TOUTES SES CHANCES

POUR LA PREMIERE FOIS EN EUROPE 
Les sages-femmes invitent les gestionnaires de la Santé et d,e la Cité (minjstres, députés, gestionnaires, nationaux et européens) à établir avec elles UN BILAN DE LA PREVENTION PERINATALE DANS LA COMMUNAUTE EUROPEENNE. 
Cela permettra d'analyser: , 
1. L'ETAT DU SUIVI DE LA PARENTALITE 
2. L'ADÉQUATION ENTRE LES COMPÉTENCES DES SAGES-FEMMES 
POUR ACCOMPAGNER LES FAMILLES 
ET LEURS UTILISATIONS EFFECTIVES PAR LES ÉTATS, 
EN PRÉVENTION PÉRINATALE 

Cela permettra de définir UNE CHARTE EUROPÉENNE DES SAGES-FEMMES, 
avec des propositions d'actions, pour la protection 
de la SANTE MATERNELLE ET INFANTILE DANS LA COMMUNAUTE 
(en particulier pour la diminution de la morbidité et mortalité périnatales mères/enfants). 

Un espace de réflexion sera aménagé, pour analyser l'impact que peut avoir la solidarité professionnelle entre les sages-femmes du monde, sur l'amélioration des conditions de maternité, dans les pays en voie de développement (notamment pour la diminution de la mort des mères en couches). 
grâce à laquelle les actes du congrès seront publiés 
Nous remercions Madame Laurence PERNOUD 
grâce à laquelle les actes du congrès seront publiés 
aux Editions STOCK

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CONGRES EUROPEEN DE SAGES-FEMMES
Bruxelles 31 mai -1er juin 1991
Palais des congrès

PREVENTION PERINATALE DANS LA COMMUNAUTE EUROPEENNE
ET PRATIQUES PROFESSIONNELLES DES SAGES-FEMMES

sous le patronnage de Madame S. Veil, première présidente du Parlement Européen
avec les encouragements de Mr J.Delors, Président de la C.C.E.
La Reine Fabiola a été sollicitée pour honorer le congrès de sa présence

PROGRAMME

 31 MAI   -  BILANS   
  Allocution D'OUVERTURE - ACCUEIL       
  COMMUNICATIONS: 9h à 13h 
      
  POUR LA NAISSANCE, «LA SAGE-FEMME OU LE MÉDECIN» ? 
Étude historique de l'évolution du suivi  des naissances en Occident, 
du XVe au XXe siècle (J. GELIS, historien, France) 
  
  LA MATERNITE EN EUROPE 
(Dr M. WAGNER et S. HOUD, sage-femme, QMS, Capenhague)  
 
  QUElLE PREVENTION PERINATALE POUR LA POPULATION EUROPEENNE DE DEMAIN (CCE - DG5 -    Luxembourg) 
        
  POLITIQUE DES SUIVIS DE lA MATERNITÉ DANS l'EUROPE 
COMMUNAUTAIRE ET PLACE DES  SAGES-FEMMES         
    Table rande entre les Ministres de la Santé de l'Europe Communautaire (ou   
    leurs représentants) sous la présidence 
de Madame H. D'ANCONNA, Ministre de la  santé des Pays-Bas, 
et la participation de Monsieur PIRES (C.C.E. DG3, Bruxelles)
   
  QUESTIONS DE LA SALLE  
     
  COMMUNICATIONS : 14h à 18h - 

QUELQUES ASPECTS DE LA PRÉVENTION PÉRINATALE FAITE PAR LES   SAGES-FEMMES
         
  GROSSESSE:   o PHYSIO-PATHOLOGIE D'ADAPTATION DES FONCTIONS DIGESTIVES ET CIRCULATOIRES CHEZ LA FEMME ENCEINTE ET TRAITEMENTS 
  
       STRESS ET GROSSESSE
       
       PRÉVENTION DE LA PRÉMATURITÉ ET SOUTIEN DU LIEN   
      MÈRE/ENFANT/PÈRE (une sage-femme espagnole)
   
  ACCOUCHEMENT:   • BIO-DYNAMIQUE DE L'ACCOUCHEMENT NORMAL (A. UMBURG, sage-femme, Pays-Bas) 
      
       RECOMMANDATIONS DE L'O.M.S. SUR LES TECHNIQUES APPROPRIÉES A   
      L'ACCOUCHEMENT (une sage-femme italienne)  
 
       ACCOMPAGNER LES PARENTS DANS LES NAISSANCES DIFFICILES   
      (F. JABOBS, sage-femme" Belgique) 
  
      • S.O.S. POUR LES MERES, OU COMMENT FAIRE DIMINUER LA MORT DES   
      MÈRES EN COUCHES, EN EUROPE ET DANS LE MONDE (une sage-femme   
      d'Europe et B. THIOMBIANO, sage-femme, Burkina Faso)
   
  SUITE DE COUCHES:   POUR L'ALLAITEMENT AU SEIN, QUEL SOUTIEN
 FAMILIAL ET SOCIAL (une   sage-femme française)  
     
  S.I.D.A. CHEZ LA MÈRE ET L'ENFANT. QUEL ACCOMPAGNEMENT 
PAR LES SAGES-FEMMES?   (Organisation Mondiale de la Santé, Genève)   

  LA NAISSANCE N'A PAS DE PRIX, MAIS ELLE A UN COUT   
      Table ronde entre des gestionnaires de systèmes sociaux de san!é 
et des sages- femmes sur L'EVALUATION DU COUT DU SUIVI 
DE LA MATERNITE, dans l'Europe   
      communautaire et dans le monde.  
   
  QUESTIONS DE LA SALLE

1 er JUIN - ACTIONS 

ALLOCUTION D'OUVERTURE - ACCUEIL COMMUNICATIONS: 9h à 13h 

UNE CHARTE EUROPÉENNE POUR LA PARTURIENTE (Madame CRAWLEY, Présidente de la Commission des Droits de la Femme au PARLEMENT EUROPEEN, Bruxelles, Belgique) (ou sa représentante) 

LES SAGES-FEMMES QUE NOUS VOULONS - Interventions de mères de Grande-Bretagne, France, Pays-Bas 

CONNAISSEZ-VOUS VOTRE SAGE-FEMME? (une sage-femme de Grande-Bretagne) 

QUELLE FORMATION INITIALE ET CONTINUE AFIN QUE LES SAGES-FEMMES PRATIQUENT L'ACCCOMPAGNEMENT GLOBAL DES NAISSANCES? 
(une sage-femme portugaise) 

ATELIERS DE TRAVAIL - 11 h à 13h 

PRESENTATION DE LA CHARTE EUROPÉENNE DES SAGES-FEMMES, 
selon les thèmes suivants: 
1. Introduction: fonctions de la sage-femme dans la naissance 
2. Formation des sages-femmes (sélection de base - formation initiale et continue) 
3. Pratiques professionnelles urbaines et rurales, en libérale (indépendante), en salariée du secteur public ou privé 
4. Insertion de la sage-femme en santé publique, dans les pays industrialisés 
et les pays en voie de développement 
5. Organismes de représentation de la profession de sage-femme 

ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE - 15h à 17h 

PRÉSENTATION DE LA CHARTE EUROPÉENNE DES SAGES-FEMMES

 ALLOCUTIONS DE CLOTURE 

LE SENS DU SACRÉ, DE LA NAISSANCE A LA MORT (Monseigneur LEHMANN, président de la Conférence épiscopale européenne, Allemagne) 

NAISSANCE DE L:EUROPE, EUROPE DE LA NAISSANCE 
(Madame S. VEIL, première présidente du PARLEMENT EUROPEEN) 

POUR LA MATERNITÉ, QUELLE SOLIDARITÉ ENTRE L'EUROPE COMMUNAUTAIRE
 ET LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT? (Dr Kouchner, secrétaire d'Etat à l'Action Humanitaire, ou son représentant, Paris, France) 

FIN DU CONGRÈS 

Le congrès sera précédé, le JEUDI 30 MAI 1991, d'une soirée audiovisuelle sur le thème: 

NAISSANCES, TRADITIONS ET CULTURES, en Europe et dans le Monde. 

Le congrès sera suivi, le DIMANCHE 2 JUIN 1991, par l'ASSEMBLEE GÉNÉRALE DE L'Association SAGES-FEMMES DU MONDE, où sera fait LE BILAN DU CONGRES. 
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     LE CONGRES EUROPEEN DE SAGES-FEMMES, C'EST  

• Une soirée audiovisuelle/débat sur 
NAISSANCES ET TRADITIONS DANS LE MONDE 

15 communications 

2 tables rondes avec des gestionnaires de la santé et de la Cité 

10 ateliers de travail animés par des sages-femmes 

 Des assemblées plénières 

 Un salon d'EXPOSITION POUR NOS PARTENAIRES PROFESSIONNELS 

 Une librairie 

LE PREMIER  FORUM INTERNATIONAL DE SAGES-FEMMES  où les sages-femmes peuvent présenter leurs travaux de recherches (avec évaluation) et leurs pratiques professionnelles pour améliorer
 les conditions de naissance dans leurs pays 

  

08/02/2013
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page261 - une charte européenne de la sage-femme

p.261-UNE CHARTE EUROPÉENNE DE LA SAGE-FEMME

Jeannette Bessonart, Françoise Lion, Béatrice Chauvière organisatrices du  Congrès européen de sages-femmes

 

 L'intégralité de cette Charte européenne de la sage-femme est publiée en fascicule par l'association Sages-femmes du monde, en français, anglais, italien, espagnol, allemand, néerlandais.

 A la suite du Congrès européen «Santé périnatale et sages-femmes» organisé par l'association Sages-Femmes du monde, les 30, 31 mai et 1 er juin 1991 à Bruxelles et qui a réuni mille trois cents sages-femmes d'Europe et deux cents sages femmes hors Europe, nous avons publié la Charte européenne de la sage-femme qui a pour objectif de soutenir les sages-femmes, dans leurs analyses et actions pour l'accompagnement de la santé périnatale en Europe, et de présenter aux parents, aux responsables politiques, sociaux, aux autres professionnels de la naissance, aux médias, les objectifs de Sages-femmes du monde en santé périnatale européenne.

 

     Cette charte formule des stratégies pour un plan d'action européen à court, moyen, long terme, en vue du développement de l'accompagnement global humain et médical de la naissance.

La solidarité internationale requiert, à brève échéance l' élargissement de ces stratégies au niveau mondial, en partIculIer aux pays du tiers monde. Il est à souhaiter que les gouvernements portent une attention particulière à cette charte européenne, et qu'elle puisse être un outil de référence lors des réflexions devant conduire à l'élaboration de décrets ou de directives concernant la protection maternelle et infantile.

 

Après avoir présenté les références et les raisons qui ont soutenu la constitution de cette charte, Sages-femmes du monde développe les principes fondamentaux d'intérêt général au niveau de la santé publique périnatale et des compétences des sages-femmes; les droits et obligations des sages-femmes. En propositions sont formulés les éléments de stratégie et les priorités, présentés ci-dessous:

 

ÉLÉMENTS DE STRATÉGIE

 

Engagement des gestionnaires politiques et sociaux

 

- Pour la prévention maternelle et infantile (PMI).

 Les gouvernements nationaux, les instances européennes et mondiales doivent définir, avec les sages-femmes, une qualité de soins à garantir aux femmes enceintes, aux accouchées, à leurs enfants, en tenant compte du fait que la sage-femme, spécialiste de la naissance, est le pivot de l'instauration des niveaux d'intervention en périnatologie. La sage-femme remplit alors totalement son rôle de garantie pour le respect de l'accouchement physiologique et pour une politique de santé cohérente sur le plan humain, social, médical, économique. Pour ce faire, les gestionnaires politiques et sociaux doivent procéder à une profonde révision et un aménagement de la législation relative à la prévention maternelle et infantile afin de reconnaître les compétences médicales des sages-femmes et leurs capacités à gérer les instances de PMI sous .leur entière responsabilité, en collaboration avec les médecins  (et non sous la responsabilité des médecins).

 

_ Pour la formation des sages-femmes.

 Pour garantir une qualité de soins, les gestionnaires politiques et socIaux doivent donner aux sages-femmes les moyens de leur formation qui respectera certains objectifs:

- accès direct aux études et non spécialisation de la profession d'infirmière;

- programme d'enseignement adapté aux besoins de santé périnatale communautaire avec le respect de la maternité physiologique;.

- facilitation du développement personnel du savoir, savoir être, savoir faire, avec le respect du processus d'apprentissage dans un temps d'études suffisant (quatre années) ;

- équilibre entre formation théorique de niveau universitaire et formation pratique avec stages diversifiés dans le secteur extra-hospitalier (libéral, PMI, hôtel maternel, planification familiale, etc.) et intra-hospitalier. Ces stages pouvant être nationaux ou organisés dans le cadre d'échanges internationaux.

Les directrices d'école ou de département d'enseignement ainsi que les professeurs de physiologie obstétricale doivent être des sages-femmes; les médecins étant les enseignants en pathologie spécialisé.

La formation de la sage-femme doit être universitaire, du niveau de la licence.

 

Engagement des instances internationales

Nous souhaitons que l'Organisation mondiale de la santé montre l'exemple de la nécessité de travailler spécifiquement avec les sages-femmes tant au niveau du Bureau régional de l'Europe à Copenhague que du siège à Genève. Il est urgent de faciliter la restitution de sa place autonome et médicale à la sage-femme, et d'approfondir la réflexion (avec évaluation) de certains sujets de santé publique périnatale dans le monde tels que:

- développement et protection du lien mère/enfant/ pere;

- développement des soins en santé périnatale;

- mortalité et morbidité maternelles; - sida.

Pour cela, l'OMS doit organiser, avec les sages-femmes praticiennes d'Europe et du monde, avec des groupes représentatifs de sages-femmes, des rencontres pour connaître leur point de vue et analyser avec elles les objectifs stratégiques en santé périnatale. L'OMS pourrait alors aider à définir des normes quantitatives de sages-femmes, des normes qualitatives (formation initiale et continue), des critères de conditions de travail et de promotion professionnelle, des modes d'évaluation de leur travail et faciliter la publication des travaux de sages-femmes.

 

Engagement des parents

Au niveau des nations et de l'Europe, des parents s'engagent (individuellement et en associations) pour mieux vivre le début de leur parentalité. Des sages-femmes participent à leurs travaux. Et cela, malgré l'orientation de médicalisation de la naissance en Europe avec ses risques de transformer les parents en «consommateurs de techniques médicales» et les professionnels en « dispensateurs de produits»

Il faut faciliter la réflexion des parents et des professionnels de la naissance sur le respect du déroulement physiologique de la maternité et la place des sages-femmes comme spécialistes et «personnes-ressources» selon la qualification faite par l'OMS.

 

Engagement des médias

Les médias ont la responsabilité d'informer en matière de périnatalité et d'informer sur la profession de sagefemme. Les diverses composantes de la société (pouvoirs publics, parents, autres professionnels médicaux et paramédicaux, etc.) doivent être informés et bien informés de la pratique professionnelle des sages-femmes pour connaître leurs spécificités professionnelles et respecter leurs pratiques.

Les sages-femmes doivent donc porter une attention particulière à leurs relations avec les médias nationaux, européens, mondiaux, en adoptant une stratégie de communication et de marketing.

La publication des recherches, travaux, expériences des sages-femmes autour de la périnatalité pourrait être davantage utilisée comme donnée de référence par les médias.

 

PRIORITÉS

 

Au niveau des gestionnaires nationaux (politiques et sociaux)

Les instances nationales (dans chacun des pays européens) devraient s'attacher à promouvoir la santé périnatale et la prévention maternelle et infantile faite par les sages-femmes. Pour cela, elles doivent veiller à l'application et à l'amélioration des textes en vigueur et de la présente charte sur la profession de sage-femme.

 

Au niveau des instances européennes

La Commission européenne doit revoir les normes minimales de formation et de pratique professionnelle édictées dans les directives européennes à propos des sages-femmes et veiller à les accorder aux normes des pays ayant les normes maximales de suivi de la maternité ainsi qu'aux nécessités de l'accompagnement global de la maternité dans les pays d'Europe. Harmoniser la formation des sages-femmes doit entraîner un relèvement des niveaux nationaux.

 

 Au niveau de l'Organisation mondiale de la santé, l' OMS devrait s'attacher tout particulièrement à restituer a la Sage-femme sa place autonome et médicale, en Europe et dans le monde. Cette organisation devrait veiller à lever l'ambiguité concernant les professions de sage-femme et d'infirmière, entretenue dans ses publications et dans le choix de ses représentants sages-femmes au sein de son organlsation par l'attribution en son sein de postes de gestion en santé périnatale à des sages-femmes, au niveau natIonal, européen, international et par la publication en deux brochures de la revue Nursing/Midwifery in Europe: Nursing in Europe pour les infirmières, Midwifery in Europe pour les sages-femmes. Cela est d'autant plus nécessaire et urgent que cette revue fait peu mention de l'obstétrique des sages-femmes d'accès direct, mais plutôt de soins dispensés par une infirmière spécialisée.

 

Au niveau des médias

Les médias devraient s'assurer de la collaboration de sages-femmes afin de donner une information complète et en harmonie avec la réalité du processus d'enfantement centré non sur la maladie mais sur la santé périnatale.

 

Au niveau des parents

Les parents (individuellement et en associations) devraient s'informer des réflexions, recherches et actions mises à leur disposition par les sages-femmes dans le cadre de l'accompagnement global de la maternité, au niveau des sages-femmes. .

 

Au niveau des sages-femmes

Les sages-femmes doivent mettre en place des stratégies adéquates à l'accompagnement global de la parentalité en période périnatale. Leurs actions seront menées:

- avec les mères et les pères, individuellement et en associa tions;

- sur les lieux de travail;

- dans des équipes pluridisciplinaires;

- dans des associations professionnelles (au niveau national, européen, international); - dans les instances gouvernementales nationales, européennes, internationales; - au niveau de l'élaboration des programmes de leur formation initiale et continue afin d'en favoriser l'évaluation.

 

 

Ces diverses priorités devraient permettre la mise en adéquation de la profession de sage-femme avec les exigences de santé publique périnatale définies dans cette charte.

 

CONCLUSION

L'échéance de l'ouverture européenne et la libre circulation qui va se faire en 1993 est déjà commencée. Les sages femmes veulent garder les moyens de pratiquer l'accompagnement global de la parentalité périnatale. Elles n'y parviendront que dans:

 

- une reconnaissance de leur profession comme autonome, spécifique, médicale; 

- un développement du suivi périnatal confié aux sages femmes; 

- la mise en place de mesures urgentes pour éliminer les facteurs qui freinent la modification rapide de la législation européenne sur la profession.

 

L'association Sages-femmes du monde s'emploiera à soutenir toutes les réflexions et les actions qui permettront la mise en application de cette Charte européenne de la sage-femme.

L'Europe a et aura la maternité et les sages-femmes qu'elle mérite.

 

Souhaitons que les sages-femmes puissent réellement exercer leur profession au service de la santé périnatale dans l'Europe unifiée et dans le monde.

 

 


08/02/2013
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page249 - la sage-femme européenne

p.249-la sage-femme européenne-N/Hanekamp-Pays-Bas

Le processus de la grossesse et de la naissance a été considéré au cours des siècles comme une action humaine normale et a eu lieu pendant bien longtemps au sein de la communauté dont ce processus faisait partie intégrante.

 

La femme devant accoucher était le personnage central, assistée par une femme expérimentée et «sage» de son entourage, n'ayant pas eu de formation professionnelle, mais remplissant la même tâche que sa collègue médicale de notre temps.

La profession de sage-femme a existé dans le monde entier et était reconnue dans différentes civilisations, aussi bien en Égypte que chez les Romains et chez les Incas. Jusque au XVIIe siècle, le processus de la naissance était uniquement mené et dirigé par les sages-femmes et la position verticale était la plus pratiquée, non seulement en Europe, mais encore dans d'autres parties du monde.

Lorsque, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l'Europe connut une période de grande prospérité, l'enseignement et la science firent de grands pas en avant. Le premier de ces pas sur le terrain de l'obstétrique fut la parution d'un livre du Français François Mauriceau (1637-1709). Cette même période vit l'évolution des premiers instruments pour aider à hâter un accouchement pénible ou difficile.

La sage-femme n'était plus la seule à aider et à accompagner l'accouchement, mais des «savants », tels que chirurgiens et médecins généralistes, se mirent de la partie pour assister la sage-femme lors d'un accouchement présentant des problèmes. D'un point de vue historique, il faut donc bien constater que c'est la sage-femme qui a donné le jour à l'obstétricien et non l'inverse.

A partir des années 1850, l'Europe vit se développer à grande allure une évolution dans la médecine. Les méthodes de percussion et d'auscultation, la possibilité d'anesthésie pour des interventions chirurgicales et l'asepsie faisaient leur apparition. Cette évolution ne restait pas sans conséquences pour les différentes professions de la médecine. La pratique médicale fut confiée uniquement à des personnes ayant terminé une formation médicale ou universitaire, par des lois réglementant la santé publique. Heureusement, cette législation ne fut pas, pour les sagesfemmes comme pour d'autres professions, la fin d'une carrière professionnelle mais, au contraire, le début d'une formation dans les écoles médicales. La réalisation de la loi professionnelle et de celle réglementant la standardisation de la formation se fit sans la moindre participation des sages-femmes, donc des personnes intéressées. La chose ne doit pas étonner si l'on tient compte du fait que le premier mouvement d'émancipation ne se produisit que vers la fin du siècle. Jusque-là, il était d'usage que les femmes travaillent silencieusement et qu'elles ne se manifestent pas en public.

C'est l'évolution de la médecine qui fut à l'origine de diverses transformations en obstétrique et notamment le changement de la position verticale en position horizontale pour l'accouchement. L'utilisation du stéthoscope obstétrical, instrument d'une valeur inestimable pour la surveIllance de l'enfant à naître, obligeait la femme enceinte à rester allongée. Et l'accouchement, en Europe, se fit désormais au lit, en position horizontale.

Au début du xxe siècle, la pratique obstétricale se transforma. A la suite de l'introduction de l'examen prénatal, un système de sélection s'établit, aboutissant à une répartition en deux groupes: un groupe sans risque et un groupe à risque accru. Une nette distinction s'établit. Le groupe physiologique (sans risque) surveillé par la spécialiste de la physiologie, la sage-femme, accouchait comme toujours à domicile, et le groupe pathologique potentiel n'accouchait plus dans la communauté mais était suivi désormais par le spécialiste de la pathologie, l'obstétricien, et traité à l'hôpital. Après la Seconde Guerre mondiale, la technique médicale connut un succès croissant et l'obstétrique continue à en profiter pleinement. Avec des moyens sophistiqués, échographie ou monitoring, on réussit à améliorer considérablement les résultats des soins obstétricaux appliqués au groupe pathologique. Les années 1970 virent, dans la profession médicale, à cause de ces énormes progrès, se profiler l'idée que même une grossesse saine et normale devait être considérée comme une maladie et être traitée uniquement par des spécialistes dans les hôpitaux avec l'aide de toute l'électronique disponible. Ce fut le début de la médicalisation de l'obstétrique.

Tout cela n'allait pas rester sans suites pour les sages-femmes. Du point de vue social, leur situation s'était bien améliorée à la suite d'une formation poussée, d'une spécialisation profonde et d'une amplification de leur compétence. Mais, économiquement, leur situation n'était guère intéressante. Elles n'avaient aucun pouvoir sur certains faits, par exemple sur le danger perpétuel de la diminution d'une grande partie de leurs revenus à la suite d'une baisse des naissances ou de l'établissement de jeunes médecins qui, aussi longtemps que les revenus de leur pratique médicale étaient insuffisants, s'occupaient également de l'obstétrique.

Par la suite, dans un certain nombre de pays européens et, compte tenu de modifications dans les assurances sociales, l'hospitalisation générale pour le processus de la naissance fut instaurée. Les sages-femmes, en partie aveuglées par la technique, mais ayant aussi l'espoir d'heures de travaIl normales avec un salaire plus adapté, passèrent au service hospitalier. Leur formation s'adaptait à la nouvelle situation, elles devenaient des infirmières super-spécialisées en obstétrique, les assistantes appréciées des obstétriciens. Le nom de «sage-femme» subsista mais l'essentiel de la profession, l'autonomie, était perdu.

Heureusement, la médicalisation ne fut pas aussi orageuse dans tous les pays d'Europe. Aux Pays-Bas, ce développement ne suivit pas. La certitude que la grossesse et l'accouchement sont des processus naturels, pour lesquels on ne va pas à l'hôpital, le mouvement d'émancipation donnant aux femmes conscience de leur droit et envie de se faire entendre en ce qui concerne la libre disposition de leur corps, ainsi que la prise de conscience de la profession de sage-femme, ont fait qu'à l'heure actuelle, dans ce pays, la profession de sage-femme libérale et autonome est toujours bien vivante.

70,7 pour cent des sages-femmes enregistrées en 1990, aux Pays-Bas, travaillent comme sages-femmes libérales, 14 pour cent sont intérimaires et 15,3 pour cent seulement travaillent en milieu hospitalier, surtout dans les hôpitaux universitaires où elles sont chargées de la formation primaire des étudiants en médecine. Quant à l'âge, 60 pour cent d'entre elles ont moins de quarante ans. Toutes ensemble, elles assument la plus grande partie de l'obstétrique totale, soit 46 pour cent. Les obstétriciens représentent 43 pour cent de l'activité obstétricale ('t les médecins généralistes, Il pour cent. Il est évident que ces chiffres, uniques en regard de tous ceux de la CEE, sont le résultat d'âpres combats.

La sage-femme néerlandaise a heureusement réalisé à temps qu'elle ne serait jamais en état de concurrencer l'obstétricien, mais que, en revanche, elle est une spécialiste sur son propre terrain. .

Elle a tout fait pour que la différence entre physiologie et pathologie soit acceptée socialement et c'est dans ce but qu'un système de sélection s'est développé. Partant du principe que grossesse, accouchement et suites de couches sont des événements physiologiques, l'accompagnement relève de la sage-femme et du généraliste. A l'aide de la liste d'indications médicales pour des traitements spécialisés établie par le Pr Kloosterman, qui définit la conduite obstétricale, il est possible de déterminer dans cent vingt quatre cas si la femme enceinte doit être placée en groupe à «bas risque », «moyen risque» ou «haut risque ».

 

  En bas risque:

- Accompagnement: par sage-femme ou généraliste sans intervention de l'obstétricien.

- Accouchement: selon le désir de la femme: ou bien à domicile ou bien à l'hôpital, mais alors              sans interventions et sous la responsabilité de la personne ayant accompagné la grossesse.

En moyen risque:

- Accompagnement: par sage-femme ou généraliste avec, en général, une ou deux consultations         chez un obstétricien.

- Accouchement: pour les risques obstétricaux, il est désirable que l'accouchement ait lieu à l'hôpital, la            femme enceinte n'a donc pas le libre choix, mais l'accompagnement dans l'hôpital se fait par la sage-              femme ou le généraliste qui ont surveillé la grossesse.

. En haut risque:

- Accompagnement:

dès que la sage-femme ou le généraliste soupçonne une pathologie, la femme va consulter un obstétricien qui prend en charge le traitement complet pour la grossesse et l'accouchement   à l'hôpital.

 

Ce système de sélection néerlandais unique au monde est accepté aussi bien par les assurances sociales que par les assurances privées. Avec les obstétriciens, on a pu se mettre d'accord quant au système, mais ils contestent que la responsabilité de la sélection soit du ressort de la sage-femme ou du généraliste.

D'autres facteurs ont été importants pour que survive la sage-femme libérale. Celui primordial de sa pratique intégrale de l'obstétrique. La sage-femme ayant accompagné la femme enceinte durant sa grossesse l'assiste au cours de l'accouchement (avec la possibilité du choix entre l'accouchement à domicile ou en clinique) et se charge ensuite du contrôle et de la surveillance durant la période des suites de couches.

Tout cela est bien opposé pour elle à ce qui se passe dans d'autres pays européens où la future mère est « coupée en morceaux»: un bout de grossesse, un bout d'accouchement et un bout de suites de couches.

Autre grand avantage, les consultations ont lieu au domicile de la sage-femme et non à l'hôpital, ce qui contribue à créer une ambiance de confiance et d'intimité, chose quasi impossible à l'hôpital, et les futures mères n'ont ainsi pas de grandes distances à parcourir. En plus, les consultations pouvant avoir lieu pendant la soirée, les femmes qui travaillent ont la possibilité ainsi de se rendre aux douze à quinze consultations prénatales; les maris, les enfants, les futurs grands-parents ou les amis les accompagnent si elles le désirent.

Au cours de l'accouchement et durant les premiers huit jours des couches, la sage-femme dispose d'une assistante inestimable: l'auxiliaire d'accouchement. Celle-ci travaille sous sa responsabilité. Elle s'occupe non seulement des soins pour la jeune mère et son nouveau-né, mais elle remplace en même temps la maman dans les travaux de ménage et veille à ce que l'adaptation du bébé dans la famille se passe sans problèmes.

En somme, une organisation véritablement indispensable, un «mille-pattes» professionnel et irremplaçable.

En ce qui concerne la présence de la sage-femme libérale aux côtés de ses clientes ayant choisi d'accoucher à l'hôpItal, certaines exigences ont surgi. Non seulement l'abstention de toute intervention médicale routinière, pour leurs clientes, mais aussi la liberté de mouvement et de position au cours de l'accouchement. La sage-femme libérale s'est présentée comme une concurrente saine des hôpitaux.

Il n'est pas d'hôpitaux de santé publique en Europe dans lesquels une telle liberté existe dans les salles d'accouchement. Non seulement liberté de mouvement, position verticale ou horizontale, mais encore respect de la philosophie des futurs parents, qui par exemple désirent que l'accouchement ait lieu suivant les principes du yoga ou de l'haptonomie. Il va de soi que ce système de sélection absolument unique a fait l'objet, à l'intérieur du pays aussi bien qu'à l'étranger, de recherches quant à ses mérites. En 1988, MM. Berghs et Spanjaards firent un rapport; MM. Hoogstra et Blok en 1989. Au cours de cette même année, l'enquête de Wormerveer de M. Eskes fut publiée.

 

 

Tous les obstétriciens, à la suite de leurs recherches, émirent un jugement favorable à ce système. Le 1°  janvier 1985, les sages-femmes néerlandaises, en collaboration avec l'Organisation néerlandaise pour l'obstétrique, rédigèrent un Code de travail auquel plus de soixante-dix pour cent des sages-femmes collaborent.

Je voudrais maintenant donner quelques chiffres de notre activité. Ce n'est pas sans quelque fierté que je donne un aperçu limité à l'année 1989. Il s'agit uniquement de chiffres concernant les accouchements à domicile s'élevant à trente-cinq pour cent du total et se maintenant au même pourcentage depuis des années.

De toutes les femmes inscrites chez une sage-femme, 60,9 pour cent ou 44839 femmes optèrent pour un accouchement à domicile; 20096 ou 44,9 pour cent se trouvaient être nullipares et 24 726 ou 55,1 pour cent étaient multipares. Au cours des consultations prénatales, 21,4 pour cent des nullipares et 9,9 pour cent des multipares furent dirigees vers l'obstétricien suivant le système de sélection. .Ce qui frappe, ce sont les pourcentages élevés de la toxémie  gravidique, de la malposition, surtout la présentation du siege, et de postmaturité chez les nullipares s'élevant respectivement à 5,2 pour cent, 3,6 pour cent et 3,5 pour cent.

 

Au cours de l'accouchement à domicile, 24,3 pour cent des nullipares et 6,9 pour cent des multipares sont encore envoyées chez l'obstétricien.

Après la sélection durant la période prénatale et natale, 54,3 pour cent ou 10 906 nullipares accouchèrent à domicile alors que ce chiffre s'élève à 83,2 pour cent ou 10 574 chez les multipares.

Après la naissance, 3,2 pour cent des primipares et 1,8 pour cent des multipares devaient encore être hospitalisées.

En vertu du système néerlandais de sélection, les jumeaux, les prématurés et la présentation par le siège ne doivent en principe pas se traiter à domicile. Mais il arrive que la sage-femme soit alertée trop tard pour que la mère puisse être transportée à l'hôpital. Dans ce cas, la sagefemme donne des soins d'urgence à domicile, car, en Hollande, il n'y a pas d'ambulance stationnée à chaque carrefour et les hôpitaux ne se trouvent pas non plus à une distance de dix minutes au maximum comme l'opinion veut toujours le prétendre, surtout en France.

Généralement, le taux de la mortalité périnatale est utilisé pour mesurer la qualité des soins obstétricaux. Aux Pays-Bas, ce chiffre s'élève à 9,4 pour mille sur la totalité, alors que pour le groupe de 31 480 accouchements à domicile, accompagnés par les sages-femmes, ce chiffre équivaut à 1 pour mille. Ce chiffre est la preuve scientifique du fait que la sage-femme libérale moderne est parfaitement capable de donner à domicile des soins obstétricaux hautement spécialisés.

J'attire encore l'attention sur le fait que, au cours des consultations prénatales, on ne fait ni échographie de routine, ni examens de laboratoire de routine pour diabétiques, ni examens obstétricaux de routine.

Pour surveiller le bébé au cours de l'accouchement, on se sert généralement de l'auscultation intermittente, au moyen du stéthoscope obstétrical, remplacé pour des raIsons pratiques par un stéthoscope à ultrasons lors d'accouchements verticaux ou dans l'eau.

Je vous ferai maintenant une observation à propos du Pr Berg, d'Allemagne. Bien que dans notre pays, au cours des dernières années, les obstétriciens considèrent que la sage-femme est experte et professionnelle et que la collaboration s'améliore nettement, nous sommes maintenant obligées de nous défendre contre des accusations injustifiées de la part d'obstétriciens étrangers: l'année dernière, la Deutsche Gesellschaft für Gynakologie und Geburtshilfe fit parvenir au Parlement allemand un rapport contre l'accouchement à domicile. Et, comme en Allemagne le nombre d'accouchements à domicile est trop minime pour qu'on puisse se prononcer de manière justifiée et scientifique, le Pr Berg se référait à la situation néerlandaise...

Je ne veux pas insister ici sur le fait que le professeur adonné des chiffres et des interprétations inexacts d'experts néerlandais en la matière. Quelques professeurs néerlandais et l'OMS se sont déjà chargés de porter un démenti. Je dois toutefois attirer votre attention sur le fait que le Pr Berg compare les chiffres de mortalité périnatale allemands aux chiffres néerlandais, ce qui est impossible et erroné. En effet, lors de la déclaration de naissance, les Pays-Bas s'en tiennent non seulement à la définition de l'OMS, mais encore aux recommandations de la FIGO et enregistrent tous les enfants à partir d'un poids de cinq cents grammes, alors qu'en Allemagne, on enregistre seulement les enfants ayant un poids                 supérieur à mille grammes.

Selon le Pr Berg encore, une grossesse est la seule indication obligeant la femme à se soumettre dans un hôpital à la supervision d'un obstétricien et à subir toutes les interventions qu'il juge nécessaires pour le bien-être de l'enfant, même si ces interventions agressent son corps à elle. Je ne puis qu'espérer que les femmes allemandes et le Parlement allemand puissent bien réaliser quelles seront les conséquences pour la société de cette volonté de cultiver une race supérieure. Malgré ce que dit le Pr Berg, j'espère qu'il vous est apparu clairement que la sage-femme de tous temps a su s'adapter aux modifications de la société, qu'elle est à même d'exercer une obstétrique fort qualifiée. Et surtout, qu'en sa qualité de protectrice de la physiologie, elle a la possibilité de prendre en main la défense des femmes enceintes contre des interventions superflues et une médicalisation inutile, tâche qui, nous venons de l'entendre, n'est certes pas un luxe superflu.

 

En ce qui concerne les perspectives pour le proche avenir, je crois qu'elles sont favorables. Depuis une dizaine d'années déjà, l'Europe connaît une tendance au retour à la nature. Dans ce cadre, il n'est pas étonnant que l'on commence à se demander si une grossesse saine et un accouchement normal peuvent vraiment être améliorés par la technique. N'arrive-t-il pas que la sécurité de l'accouchement soit mise en cause et soit troublée par des interventions qui, non seulement n'apportent aucune amélioration, mais vont à l'encontre de l'expérience naturelle de femmes et d'enfants? Déjà en 1989, A. Grant a signalé le danger d'utiliser le monitoring lors de manque de personnel qualifié dans les salles d'accouchement.

En résumé, il paraît que la physiologie se trouve remise à sa valeur et cela signifie que la sage-femme reste irremplaçable. Je crois néanmoins qu'en Europe sa profession ne survivra que si elle est prête à remplir certaines conditions.

Dans ce cadre, je me réfère volontiers à ce que le sociologue néerlandais, le Dr Klinkert, a posé dans sa thèse de doctorat sur la profession de sage-femme. Il dit clairement qu'une profession ne peut être reconnue et acceptée comme telle que si elle répond de façon immuable aux conditions et réglementations ci-après: une profession possède un ensemble spécifique de connaissances fondamentales; les tâches professionnelles sont remplies à plein temps. Cela équivaut pour la future sage-femme à devoIr falre preuve de cette connaissance systématique dans un profil professionnel et à être en mesure de pratiquer l'obstétnque intégralement.

 

Pour la définition de « sage-femme », on pourrait partir de la version utilisée à Strasbourg en 1975 par la Commission européenne pour la santé, qui est une version adaptée de la définition de l'OMS en 1966: Il faut en venir à une institution de formation professionnelle, prenant contact avec des universités. En contraste avec la fin du siècle passé où il ne lui était pas loisible d'avoir voix au chapitre, la sage-femme doit actuellement s'efforcer de surveiller que la formation corresponde à son profil professionnel. Donc, fini les infirmières et fini l'hôpital comme Source de formation. Dans l'avenir, uniquement des sages-femmes comme directrices et non plus des obstétriciens.

Une association professionnelle doit être instituée, pou vant diviser membres professionnels compétents et incompétents. Dans l'Europe unie de l'avenir, une association professionnelle européenne est indispensable. Les associations nationales existant déjà peuvent rendre service comme sections.

Un conseil de discipline pour la profession n'existe pas encore. Il est grand temps que les sages-femmes jugent les sages-femmes, assistées éventuellement par des experts indépendants.

Une campagne politique doit être organisée pour l'obtention de l'appui légal. Pour obtenir la législation auprès du Parlement européen et des compagnies d'assurances, il est indispensable de pouvoir disposer de chiffres, faisant preuve de la qualité professionnelle. D'autre part, il  sera nécessaire de s'assurer du support social qui devra être fourni par une commission puissante de relations publiques au sein de l'association professionnelle.

Finalement, une définition du code éthique doit être fornulée. Ce code devra porter surtout sur le droit de chaque femme concernant la libre disposition de son corps ainsi que, sur l'obligation pour la sage-femme d'exercer sa profession intégralement, à tout moment, et dans toute circonstance pour chaque femme qui demande son assistance.

 

Pour un bon fonctionnement de l'obstétrique, le Dr Klinkert estime qu'il est de la plus haute importance que soit créé un climat dans lequel le respect, la reconnaissance du savoir, les capacités des sages-femmes et des obstétriciens soient véritables.

Si nous pouvons et voulons remplir ces conditions, si en plus, il nous est loisible, aussi bien au sein de la profession qu'en dehors de celle-ci, de donner une image précise du rôle spécifique de la sage-femme comme spécialiste de la physiologie, alors nous pourrons voir arriver l'an 2000 avec optimisme.

Je souhaite bon succès à la sage-femme européenne.


08/02/2013
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page239 - stratégies des sages-femmes italiennes pour l'an 2000

p.239-Stratégie des sages-femmes italiennes pour l'an 2000-Valéria Barchiési-sage-femme-Italie

Je suis sage-femme et j'ai travaillé dans des hôpitaux publics ainsi que dansdes institutions privées; je pratique aussi des accouchements à domicile entant que sagefemme indépendante. 

 

Je peux vous dire que, bien que la position de la sage-femme soit en déclin dans la plupart des pays européens et que nous fassions toutes partie d'une «espèce en voie de disparition », la position des sages- femmes italiennes est l'une des plus défavorables qui soient. Pourquoi? Probablement parce que l'Italie est un pays relativement défavorisé au point de vue économique, et que le contexte culturel de notre pays est une des causes des difficultés rencontrées dans l'organisation et l'amélioration de bien des choses. De plus, l'Italie est un pays constitué de deux zones. Une frontière invisible mais très nette existe entre le Nord et le Sud, traduisant d'importantes différences économiques, sociales et culturelles entre ces deux régions. Plus nous allons vers le Nord, plus l'Italie ressemble à et fonctionne comme la plupart des pays modernes et efficaces du nord de l'Europe. Si l'on se dirige vers le Sud, la tendance devient progressivement celle des sociétés méditerranéennes, pauvres et même presque féodales.

 

. Qu'est-ce que cela signifie pour les sages-femmes? 

 

Cela Signifie que la communication est peu efficace et très dispersée. 

 

Cela signifie que coordonner nos efforts d'unification afin de promouvoir la profession de sage-femme constitue le plus souvent une tâche insurmontable.

 

 Cela signifie que nous sommes plus vulnérables vis-à-vis des stratégies visant à créer des dissensions entre nous et à décourager nos efforts de perfectionnement. 

 

Cela signifie que, si nous créons une identité commune pour nous-mêmes, nous sommes parfois nos propres ennemis.

 

Heureusement, les Italiens sont rebelles de nature.L'inefficacité endémique de nos institutions nous a également conduits à être autosuffisants, à devenir créatifs, à improviser nos propres solutions.

Donc, contre toute attente, les sages-femmes italiennes font, depuis peu, preuve d'une activité intense. Un désir de changement est né. 

Notre espoir de revitalisation de notre profession en Italie se situe principalement dans les mouvements populaires qui ont surgi et qui commencent à exiger la reconnaissance de notre rôle. Mais, si nous examinons les choses objectivement, il y a peu d'espoir d'améliorer notre sort et de perfectionner les soins que nous prodiguons tant que nous ne nous unissons pas et que nous n'exigeons pas des normes et des conditions partout identiques.

Cela m'amène au point essentiel: une sage-femme est une sage-femme. Être sage-femme en Espagne devra signifier, à l'avenir, la même chose qu'être sage-femme en France et dans le monde entier. Le seul moyen de faire reconnaître à sa juste valeur la profession de sage-femme, est d'insister sur l'unification des normes européennes concernant notre formation, notre pratique, nos responsabilités, etc.

 

Cela signifie que nous devons élaborer des politiques et des stratégies communes. Dans un premier temps, il nous faut comparer les différentes situations. Je commenceraI donc par vous donner une brève description du statut de la sage-femme en Italie et vous expliquer ensuite ce que les  sages-femmes italiennes essayent de faire pour améliorer leur position.

 

A l'origine, la future sage-femme devait suivre un cours, d'accès direct, d'une durée de trois ans. Toutes les sages-femmes plus âgées ont suivi cette formation. Aucune d'entre elles n'était infirmière. Depuis 1958, l'accès aux écoles de sages-femmes est limité aux infirmières diplômées ayant suivi une formation de trois ans. Un autre accès possible existe par le biais de l'école de médecine, après avoir acquis un diplôme de trois ans ou équivalent! Cette alternative fut proposée dans le but de recycler quelques-uns des milliers d'étudiants en médecine destinés àchanger d'orientation ou à se trouver parmi les sansemploi. Jusqu'à récemment, il n'y avait pas de sélection à l'entrée. Les sages-femmes étaient soit des infirmières spécialisées, soit des étudiantes en médecine ayant échoué au cours de leurs études. Je pense que la même situation existe dans d'autres pays européens.

 

La grande rivalité qui existe entre les sages-femmes et les médecins est due en partie à la mauvaise formation que ces derniers ont reçue. Le succès dans une école de médecine est fondé sur un système de pouvoir semi-féodal plutôt que sur le mérite de chacun. L'enseignement est souvent de piètre qualité et le nombre trop élevé d'étudiants ne leur permet pas de recevoir une formation valable ni d'acquérir une pratique suffisante. Trop nombreux et trop peu formés, les médecins luttent pour trouver un emploi et doivent trop souvent se diriger vers des domaines couverts par d'autres professionnels de la santé. La sage-femme et l'obstétricien devraient appartenir à des catégories professionnelles indépendantes ayant des responsabilités dans des domaines différents, mais capable de coopérer dans des cas d'intérêt mutuel. Un obstétricien devrait être quelqu'un ayant une excellente formation et une longue expérience, trop qualifié et préoccupé par des cas importants pour gaspiller son temps à concurrencer les sages-femmes et à traiter des patientes en parfaite santé. Son statut devrait être obtenu après une sélection sévère. Dans notre pays, les universités produisent chaque année, généralement, plus d'obstétriciens  que de sages-femmes. Résultat, il y a chez nous un médecin pour deux cent douze personnes. Une sélection est souhaitable. Il faudrait aussi que les écoles de sages-femmes soient plus sélectives afin de maintenir une formation plus élevée. Cela est probablement le premier et le principal objectif auquel nous devons réfléchir. Il faut que nous ayons toutes la même formation. Tous les pays de la Communauté européenne doivent adopter les mêmes normes d'accès à la formation. Les mères et les bébés sont les mêmes dans le monde entier et le besoin de soins est identique. Une sage-femme est une sage-femme.

 

Nous devons définir aujourd'hui notre politique concernant la formation que nous devons recevoir. Il n'existe aucun enseignement destiné à former des sages-femmes indépendantes. Les cours sont presque toujours donnés par des médecins, très peu sont confiés à des sages-femmes expérimentées. Les médecins essayeront invariablement de former de futures assistantes pour eux, et d'enseigner les soins d'un point de vue médical pathologique. Il faut remarquer aussi que la jalousie et un manque de motivation font que, trop souvent, les sages-femmes plus âgées refusent de partager leurs connaissances avec les étudiantes durant leur formation pratique. Les jeunes sages-femmes sortent de l'école avec l'impression de devoir encore tout apprendre pour devenir une sage-femme indépendante. Et elle ne savent pas à qui s'adresser pour acquérir cette formation. Il n'existe pas de cours de recyclage obligatoire pour les sages-femmes en Italie. Si nous désirons suivre un cycle de formation continue, nous devons en supporter les frais et empiéter sur notre temps personnel ou renoncer à nos vacances. Certains collèges provinciaux de sages-femmes, situés dans le Nord bien évidemment, organisent depuis quelques années des cours de recyclage pour les membres de la profession. Mais les sages-femmes du sud de l'Italie devront bien souvent faire des centaines de kilomètres et prendre en charge leurs propres frais si elles souhaitent parfaire leur formation. 

 

Ces conditions nous placent probablement à un niveau de formation inférieur à celui des autres pays européens. Nous devons également définir une politique commune en ce qui concerne les cours de recyclage.

 

Une sage-femme, comme dirait notre collègue néerlandaise Béatrice Maldus, n'est pas une infirmière et ne devrait pas être un médecin qui a échoué. Ses motivations ne peuvent être ni celles d'une infirmière ni celles d'un médecin. Sa formation et ses qualifications doivent correspondre à celles d'une sage-femme. Actuellement, deux années d'études secondaires suffisent pour avoir accès aux études d'infirmières. Nous jugeons cela insuffisant pour le niveau de culture générale souhaité pour une sage-femme. Nous espérons pour l'Italie qu'une nouvelle loi sera approuvée, qui unifierait les conditions d'accès aux écoles de sages-femmes ainsi que les programmes de formation. L'accès direct aux écoles serait autorisé après cinq années d'enseignement secondaire, ce qui correspond au baccalauréat ou à un diplôme de niveau A. La durée des études serait de trois ans. D'autres cours de formation seraient proposés à celles qui désirent se spécialiser. Mais pour vous donner une idée de nos chances réelles, le projet de loi a été soumis il y a environ huit ans! Et, à l'heure actuelle, ce projet n'a qu'un soutien parlementaire limité, il n'est toujours pas mis à l'ordre du jour afin d'être discuté et voté.

A l'opposé, notre actuel ministre de la Santé a déclaré à maintes reprises qu'il désirait que la profession de sagefemme soit reconnue comme une profession à part entière, distincte de celle d'infirmière. Il n'existe pas d'association de sages-femmes qui défende la profession alors que celle des médecins est très influente.

 

Le nouveau plan national de santé pour l'Italie a été approuvé tout récemment. Personne n'a pensé à mentionner la sage-femme comme faisant partie des professionnels de la santé exerçant dans le pays. Nous avons également un nouveau contrat national pour les travailleurs de la santé, signé l'année dernière par les syndicats professionnels et le ministre de la Santé. Cet accord a, cette fois, mentionné la sage-femme. Mais elle jouit du même statut qu'une infirmière, bien qu'elle ait nécessairement une formation plus approfondie, sans gagner un sou de plus. Elle doit également faire des actes normalement réservés aux infirmières quand cela s'avère nécessaire.

 

Pour vous donner une idée de notre faiblesse: les infirmières ont également introduit un projet de loi visant à augmenter les normes de sélection à l'entrée de leurs écoles et à exiger des programmes de formation continue. Elles sont plus nombreuses et disposent d'un soutien politique plus important. Elles ont de meilleures chances de voir leurs réformes approuvées avant les nôtres.

Qu'est-ce que cela signifie? Que bientôt les infirmières seront mieux formées, mieux qualifiées que les sagesfemmes.

Cela démontre que nous n'avons pas les moyens de nous en sortir seules. Nous avons besoin de réglementations internationales et du soutien direct de nos consreurs étrangères. Si nous voulons que la profession de sage-femme soit mieux structurée, nous devons la redéfinir.

 

Nombreuses sont celles d'entre nous qui ont perdu le sens de leur travail. Caroline Flint a donné ce que je considère comme la meilleure définition de notre tâche: «Les sages-femmes, sont des femmes qui soutiennent d'autres femmes» nous dit-elle. Il n'y a pas de place pour les médecins, pour les hommes ou pour les obstétriciens dans une telle définition. La force et l'indépendance des sages-femmes signifient la force et l'indépendance des femmes. Le sort des sages-femmes et celui des femmes vont de pair. Les sages-femmes ne doivent être dépendantes que des autres sages-femmes et des femmes qu'elles soignent. Aussi longtemps qu'elles dépendront des médecins ou, pire encore, des infirmières, pour leur formation et leur supervision, elles resteront les servantes de la médecine, un simple point de rencontre entre la profession d'infirmière et celle d'obstétricien.

 

Quel est le point de vue actuel du gouvernement de notre pays au sujet des soins prodigués par les sagesfemmes? Notre situation est probablement similaire à celle d'autres pays européens dans lesquels la législation (du moins en théorie) accorde une large autonomie aux sages-femmes. Mais, en pratique, la tradition culturelle, la réalité de tous les jours et surtout la qualité de notre formation ne nous offrent que du travail en tant que subordonnées. Nous avons une loi excellente, votée en 1975, qui nous donne une indépendance presque totale. En pratique, cependant, rares sont celles d'entre nous qui ont suffisamment confiance en leurs capacités professionnelles pour travailler comme indépendantes. C'est aller dangereusement à l'encontre de la tendance politique. Les sagesfemmes qui ont le courage de le faire sont constamment harcelées, menacées et sont victimes d'ostracisme. A Trieste, celles qui pratiquaient des accouchements à domicile ont été obligées d'abandonner leur profession en tant qu'indépendantes.

 

Jusqu'en 1978, l'Italie avait une communauté de sages-femmes dans chaque ville et dans chaque faubourg. Elles étaient payées par la communauté et on leur procurait des locaux de travail ainsi que des logements. Si nécessaire, elles pouvaient coopérer avec le médecin de la communauté. En 1978, le service national de la Santé fut restructuré, supprimant le rôle des sages-femmes dans la communauté. Les subsides pour les services de maternité ne furent prévus que pour les hôpitaux publics ou les cliniques privées. La naissance à domicile ne fut même pas mentionnée. Cela se fait cependant encore en Italie sous le couvert d'une loi plus ancienne qui autorise les sages-femmes à prodiguer des soins à domicile. Mais leur statut actuel, d'un point de vue culturel et en termes de service de santé, a pratiquement disparu. Il existe de même cette tendance au sein du groupe des médecins visant à réformer la loi, pour l'adapter, comme ils disent, aux conditions actuelles en réduisant toute autonomie. Il est particulièrement navrant de constater qu'un article en faveur de cette réforme a été publié dans Lucina, le magazine national de la Fédération des sages-femmes. Qui nous soutiendra si nous ne nous soutenons pas nous-mêmes?

 

En plus d'exercer des pressions afin d'entamer des réformes dans les écoles de sages-femmes, certaines d'entre nous ont donc fondé un syndicat, dans le but de s'entraider. D'autres s'occupent d'obtenir le vote de lois en faveur de services de maternité orientés vers la naissance naturelle, tant au niveau régional que national.

 

 D'autres encore font partie de groupes de pression et s'occupent de promouvoir auprès des professionnels et du public l'idée d'une naissance naturelle. Certaines s'attellent à l'organisation, avec d'autres collègues, d'une formation permanente. Certaines ont décidé de se présenter en vue d'obtenir une place au sein du collège provincial des sages-femmes dans le but d'apporter du sang neuf à une institution parfois vieillotte. D'autres ont décidé d'exercer en tant qu'indépendantes et pratiquent des accouchements à domicile.

 

Jusqu'à maintenant c'est le syndicat des médecins qui a négocié les contrats de travail qui nous considèrent comme des infirmières.

Notre propre syndicat est donc une idée nouvelle. Peut être aurons-nous cette fois davantage de succès si nous négocions nos propres conditions.

 

Les nouvelles lois que nous aimerions instaurer concernent à la fois les administrations régionales responsables des services de santé et le gouvernement national qui impose aux régions des lignes de conduites de base. Les propositions ne sont pas nécessairement formulées par les sages-femmes seules, mais par des groupes mixtes. La plupart des vingt régions d'Italie ont adopté récemment, ou envisagent de le faire, de nouvelles lois octroyant des droits aux mères et aux familles: moins de médicalisation, de nouvelles méthodes et de nouveaux lieux où sont prodigués les soins. 

 

L'un des combats les plus difficiles et qui ne réussit que rarement est de voir ces lois réellement appliquées lorsqu'elles sont votées. Notre pays est célèbre pour avoir d'excellentes lois en théorie et ne jamais les appliquer. La convention financière conclue avec la seule région du Piémont constitue peut-être l'élément bureaucratique le plus révolutionnaire que nous ayons pu obtenir depuis que la restructuration de la Santé nationale de 1978 a réellement rayé les termes « pratiques indépendantes» et « accouchements à domicile» du dictionnaire des soins de santé. Cette convention couvre les honoraires des sages-femmes indépendantes pour les femmes qui donnent naissance à la maison. Mais le mouvement italien pour les naissances à domicile s'intéresse à un point crucial: le réseau national des sages-femmes qui accouchent à domicile.

 

Tout a commencé il y a dix ans avec un petit groupe d'entre elles qui désiraient pratiquer des accouchements à domicile et se sont retrouvées tout à fait isolées. Des groupes se sont formés pour redécouvrir notre identité professionnelle et redéfinir notre rôle. Nous avons dépassé maintenant la phase expérimentale et nous pouvons tirer des conclusions, élaborer des principes et partager de nouvelles connaissances. Un de nos principes de base est que la formation des sages-femmes doit être faite par des sages-femmes.

 

D'autres groupes plus expérimentés, comme «Marsupiu » à Florence, organisent régulièrement des cours de formation pour sages-femmes. Ils ont élaboré un concept de relation à la profession qui tend à redéfinir les soins que nous donnons d'un point de vue personnel et émotionnel plutôt que d'un point de vue clinique.

 

Notre dernier projet en date est la rédaction de notre propre protocole de sélection inspiré par la liste obstétricale néerlandaise. Nous pourrons certainement découvrir l'utilité de cette liste dans les prochaines années.

Je crois que nous devrions toutes accorder notre soutien au retour à la naissance à domicile. Heureusement, les sages-femmes néerlandaises, les études d'organismes internationaux et l'OMS ont pleinement démontré que le programme des accouchements à domicile pouvait remplir plusieurs fonctions. L'accouchement à domicile est à notre origine, correspond à nos racines. Si la profession des sages-femmes pratiquant l'accouchement à la maison n'est pas solide, il n'y a pas d'espoir de développement, nous allons toutes mourir ensemble.


08/02/2013
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