accouchement spontané et déclenchement artificiel
page96 - accouchement spontané et déclenchement artificiel
page 96 - accouchement spontané et déclenchement artificiel du travail d'accouchement - Équipe de sages-femmes Middelheim, Belgique
Actuellement, dans toute l'Europe, et dans certains pays depuis plusieurs années, on assiste à l'induction de l'accouchement ou au déclenchement artificiel du travail pour des raisons autres que celles se trouvant en réponse à une pathologie nécessitant cette thérapeutique.
Nous avons fait une étude comparative entre accouchement spontané et induction du travail de l'accouchement. Et voici notre conclusion:
La médicalisation croissante en obstétrique, un fait courant de nos jours, a connu au cours de ces dernières décennies une évolution spectaculaire. Bien que «mettre un enfant au monde» soit un procédé purement physiologique, les obstétriciens influencent de plus en plus artificiellement ce procédé.
Ce qui nous intéresse en tant que sages-femmes, ce sont les faits constatés dans notre service:
- l'allongement de la durée du travail d'accouchement,
- l'emploi de plus en plus important d'analgésique pendant le travail,
- l'augmentation du nombre d'accouchements artificiels et de césariennes
- et surtout le nombre croissant de nouveau-nés qui doivent séjourner pour une courte ou plus longue durée en service d'observation, en raison d'un score d'Apgar insuffisant à la naissance.
Pouvons-nous établir un rapport entre le nombre des inductions et ces différents faits ou devons-nous considérer ces constatations comme pure coïncidence?
Notre étude porte sur deux cent quarante parturientes prises arbitrairement dans la population belge, dont la grossesse fut eutocique et dont le bébé ne présentait aucune anomalie.
Les données recueillies pour chaque groupe de parturientes ont fourni une réponse aux points suivants:
- la durée du travail,
- la rupture des membranes,
- l'emploi de médicaments pendant le travail,
- le mode d'accouchement,
- l'évaluation du nouveau-né (poids, taille, périmètre crânien),
- le score d'Apgar du nouveau-né.
L'induction du travail par prostaglandines comprend la pose d'une tablette vaginale Prostin de 3 mg ou d'un tiers de Prostin E2 0,75 mg, dilué dans du Gel Tylose, introduit par voie extra-amniotique via une sonde à ballonnet. Après l'expulsion de la sonde, l'induction est continuée par une perfusion d'ocytociques.
Au vu des données de notre enquête, nous pouvons conclure de cette étude que dans le cadre de l'induction:
- le travail est plus long;
- l'emploi d'analgésiques est plus important;
- le nombre d'accouchements artificiels est plus important;
- les nouveau-nés ont un score d'Apgar moins favorable.
Sur la base de ces conclusions, nous pouvons répondre affirmativement à la question posée au début de cette étude: le nombre croissant des inductions dans notre service est bien à l'origine des constatations faites par les sages-femmes.
Tout cela nous encourage, nous sages-femmes, à garder notre position vis-à-vis des inductions: les limiter à un acte médicalement nécessaire ou justifiable.
Le seul point positif que l'on peut reconnaître à l'induction systématique est
la possibilité de planifier les naissances. Mais que vaut ce point face aux résultats défavorables pour la mère et l'enfant?